Baudelaire "complètement dégoûté de la littérature"
Résumé
Bien sûr il serait bon de remonter aux sources, puisque Baudelaire lui-même ne se cache pas d'être un poète inspiré : non pas au sens où il serait visité encore par quelque dieu, réactivant pour son compte le vieux mythe insistant de l'enthousiasme, mais au sens où il s'inspire des poèmes et poètes qui l'ont précédé, imite leur manière, se coule dans leurs traces. On dira ainsi qu'il rend à ses grands aînés des témoignages tacites d'admiration, et que telle ou telle pièce des Fleurs du mal ressemble étrangement, par certains échos, à du Poe, ou à du Hugo. C'est pourquoi de nombreux travaux très fins et très utiles, en matière de critique génétique, ont pu rendre à César ce qui est à César, ou plutôt, disons, à Virgile ce qui est à Virgile, et la somme amoncelée des annotations critiques suffirait déjà à sonder la profondeur de ces emprunts, et à estimer à peu près le montant colossal de la dette littéraire que Baudelaire conserve à l'égard de tous les écrivains dont il s'est nourri, et qui a de quoi, n'en doutons pas, le rendre à jamais insolvable envers eux. C'est pourtant sous un angle un peu différent que nous nous proposons ici d'ausculter les liens baudelairiens avec une poétique antérieure qui motivent en bonne partie, aussi bien par l'admiration que par le rejet, ses choix de méthode.
Fichier principal
Baudelaire complètement dégoûté de la littérature.pdf (251.66 Ko)
Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)