Le bruit assourdi de l'Histoire qui résonne : la traduction de L'Aiglon par deux poètes espagnols
Résumé
L'étude du rythme, dans la traduction de L'Aiglon de Rostand par deux grands poètes espagnols (Manuel Machado et Luis de Oteyza), souligne que cette traduction est bien plus la résultante d'une évolution espagnole que le transfert de l'œuvre française. Les critiques espagnols y virent la confirmation du génie poétique de leurs compatriotes, plutôt que ce que prétendait transmettre Rostand par cette pièce. Par tout ce qu'elle a rejeté, cette traduction dit aussi un rapport complexe à la France et à l'héritier de celui qui, en envahissant la Péninsule en 1808, fit émerger la Nation espagnole au sens moderne.