Valérie Lemercier de "Palais royal !" (2005) à "100 % Cachemire" (2013) : Les limites du pouvoir émancipateur de l’indocilité comique - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Genre en séries : cinéma, télévision, médias Année : 2022

Valérie Lemercier de "Palais royal !" (2005) à "100 % Cachemire" (2013) : Les limites du pouvoir émancipateur de l’indocilité comique

Résumé

Through the analysis of Valérie Lemercier’s acting style and star persona, this article investigates the limits of the emancipating power of unruliness for a female comedy star. With "Palais royal!" (2005), her third feature as a director, Lemercier seems to find a “magical reconciliation” to the contradictions that had plagued her career in film after the tremendous success of "The Visitors" ("Les Visiteurs", Jean-Marie Poiré, 1993). She finds a balance between popular success and authorship, preserving her sophisticated and transgressive humor while reinventing herself as a feminine, unruly, sexually active woman, far from the sexless types that dominated the first years of her career. Her next roles capitalize on this image, using her persona and comic energy to fuel the emancipation of the characters she plays. But her new status as a major star in French mainstream comedy is not without its consequences: after "Agathe Cléry" (Étienne Chatiliez, 2008), she impersonates cruel career women that films seek to bring on the right path, mirroring the standardization of her public image and acting style, and the fragility of her status as author and star in an illegitimate genre.
À travers l’analyse de la persona et du jeu de Valérie Lemercier, cet article s’intéresse aux limites du pouvoir émancipateur de l’indocilité pour une star comique féminine. Avec "Palais royal !" (2005), son troisième film en tant que réalisatrice, Lemercier semble opérer une résolution magique des contradictions qui avaient freiné sa carrière au cinéma après le succès des "Visiteurs" (Jean-Marie Poiré, 1993). Elle y trouve un équilibre entre succès populaire et légitimité d’autrice, et préserve son humour sophistiqué et transgressif, tout en se réinventant elle-même en femme indocile, féminine et maîtresse de sa sexualité, à l’opposé des emplois asexués qui avaient dominé le début de sa carrière. Ses rôles suivants semblent capitaliser sur cette image en utilisant sa persona et son énergie comique au service de figures féminines en quête d’émancipation. Mais son nouveau statut de poids lourd de la comédie populaire n’est pas sans conséquences : après "Agathe Cléry" (Étienne Chatiliez, 2008), elle devient l’interprète privilégiée de femmes de pouvoir inhumaines que ses films s’efforcent de ramener dans le droit chemin, schéma narratif qui fait écho à la normalisation progressive de son image et de son jeu, et révèle la fragilité de son statut de star et d’autrice dans un genre peu légitime.

Dates et versions

hal-03987206 , version 1 (14-02-2023)

Identifiants

Citer

Alexandre Moussa. Valérie Lemercier de "Palais royal !" (2005) à "100 % Cachemire" (2013) : Les limites du pouvoir émancipateur de l’indocilité comique. Genre en séries : cinéma, télévision, médias, 2022, 12-13, ⟨10.4000/ges.2898⟩. ⟨hal-03987206⟩
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