, Ainsi, les archivistes procèdent à la numérisation des archives pour s'adapter, « en aval », à des logiques d'indexation contraires, Voir Potin, p.63, 2011.

, Yann Potin souligne que cette distinction ne s'applique pas aux cas de « préservation des fonds entiers de bibliothèques comme archivages d'un moment ou d'un état du savoir » comme c'est le cas dans certaines bibliothèques

. Potin, Pour un point de vue éclairé sur la question, voir Laurent Ferri (cité par Y. Potin), « L'empire des bibliothèques, Les collections européennes dans les universités américaines ou comment se faire doubler (1635-2000), p.102, 2013.

, Morsel évoque ainsi une dématérialisation du document par sa textualisation et sa numérisation qui fait de la source un texte clairement les « archives » (les textes) des « Archives » comme lieux, dispositifs, institutions, il n'établit pas de distinction entre l'« organisation des données » et le « traitement des données » : « [il] ne prend [donc] pas en considération la double constitution des archives et le filtre archivistique et fait comme si la mise à part effectuée par l'historien contemporain, lorsqu'il choisit sa documentation, et la mise à part du document en tant que pièce d'archive au cours du temps étaient analogues. » En désignant par « archives » « directement le travail de l'historien », Certeau fait donc largement « l'impasse sur les acteurs et les pratiques qui ont constitué les archives ». En les désignant comme « archives « constituées, produites, mises à part par des érudits, qui nous ont précédés », il considère encore que seuls les historiens sont ou ont été archivistes, La question de la sacralisation du document comme texte implique sa dématérialisation : en tant que document sacralisé, p.42

. Ainsi, . De-ricoeur, and C. De, « archive » (et même les « archives, chez Certeau) interviennent dans une réflexion sur le sens du travail de l'historien davantage que dans une réflexion sur le travail de l'historien en soi. Et dans leurs développements, ce qu'Etienne Anheim appelle le « textualisme » de l'archive recouvre et masque la dimension matérielle des archives (sans doute dans le sillage de Foucault), p.43

, la documentation en vue d'une utilisation par les hommes de l'époque » s'avère néanmoins très intéressante car elle est reliée dans son oeuvre à la notion de « répartition culturelle » à l'origine des archives dont disposent les historiens actuels. Elle peut être rapprochée des notions de « redistribution de l'espace » 44 et d'« autorité herméneutique » qu'évoque Ricardo Nava Murcia lorsqu'il fait référence à « ese gesto propio del historiador de reunir y poner aparte. » (Nava Murcia, pp.115-116, 2013.

, se sont nourries les unes les autres et ne font pas toujours obstacle à une prise en compte de l'archivistique dans sa définition matérielle et épistémologique, comme on le voit chez R. Nava Murcia. Cette remarque peut être rapprochée de la conclusion d'E. Anheim qui, à propos de l'influence de Foucauld, explique que « le choix du mot « archive », rien moins qu'anodin pour les historiens de métier, placée dans le cadre général d'une réflexion sur les systèmes de discours, ont pu contribuer à ce que les historiens y voient une autre manière de désigner leur matériau. » (Anheim, p. 166) Pour conclure sur la nécessité de remédier à « la mise à l'écart des interrogations des historiens sur la constitution de leurs archives » que j'évoquais au début de cet exposé, je citerai cette remarque de Yann Potin qui, tout en déplorant que les archives soient trop souvent les « angles morts de la fonction historiographique contemporaine, Ces exemples nous montrent que les réflexions philosophiques et historiographique sur l'archivistique, les archives et l'« archive » et surtout, les conceptions et les représentations qui leur ont été associées

. «-l', archivistique reste dans l'ensemble hors des préoccupations de, Certeau, p.167

, Foucault une archive au singulier qui n'a rien à voir avec les archives de l'historien, de l'autre chez Certeau des archives qui lient le réel, la mort, le texte, sans prise en compte du problème de leur production : ces héritages restent perceptibles, avec des nuance, chez Ricoeur -mais aussi chez beaucoup d'historiens, qui n'auront pas maintenu la différence entre « archives » et « archive, « On a donc une double origine : d'un côté avec, p.169

, La historia se reproduce en los archivos, repite un pasado a partir de eso que De Certeau llama "redistribución del espacio", ese gesto propio del historiador de reunir y poner aparte

, ) préconise de défaire « la paroi étanche [de] deux sphères symétriques » : celle des « archives qui font comme si elles n'avaient pas d'histoire » et celle des « historiens semblant avoir tendance à ne pas avoir d'archives, vol.45, pp.115-116, 2013.

, Au risque de négliger « la part d'intervention des archivistes dans la fabrication de ce qui deviendra leurs archives. » Yann Potin constate également que « l'historiographie n'est que rarement une histoire de l'Histoire, fondée sur les documents d'archives » et conclut logiquement sur la nécessité, pour les historiens, de se pencher sur l'histoire des archives en tant qu'institution, « La pièce que joue l'écriture de l'histoire à partir du réservoir des archives est autant théâtrale que militaire : les opérations historiques

, S'il existe désormais les prémices d'une histoire architecturale des lieux et des bâtiments des archives, les fonds, et plus encore ceux qui les transmettent, promettent de belles recherches pour l'avenir. » (Potin, p.116, 2013.

, Une discussion de La mémoire, l'histoire, l'oubli de Paul Ricoeur, Ouvrages et articles cités: -ANHEIM, Etienne. « Singulières archives. Le statut des archives dans l'épistémologie historique, pp.153-182, 2004.

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». , I. C. Delacroix, F. Dosse, P. Garcia, L. France et al., ) -DUCLERT, Vincent. « La politique actuelle des archives », in Sébastien Laurent, Archives « secrètes », secrets d'archives. Historiens et archivistes face aux archives sensibles, FARGE, Arlette. Le goût de l'archive, pp.172-180, 1969.

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