Edition critique, traduction et commentaire de la dédicace à Gregorio López Madera de la comedia La Arcadia, in Trezena parte de las comedias de Lope de Vega Carpio - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique Année : 2013

Edition critique, traduction et commentaire de la dédicace à Gregorio López Madera de la comedia La Arcadia, in Trezena parte de las comedias de Lope de Vega Carpio

Résumé

Écrite et représentée entre le 23 décembre 1614 et le 20 avril 1615, la comedia La Arcadia (L’Arcadie)1 est la première pièce de la Treizième partie des comedias de Lope de Vega Carpio (Madrid, 1620). Son argument est similaire à celui du roman pastoral de Lope qui porte le même titre, publié en 1598. De la même façon que dans la préface du volume, Lope se plaint du plagiat de ses pièces par des memorillas qui, après avoir assisté à la représentation des œuvres, les retranscrivent infidèlement, d’après le souvenir qu’ils en ont, puis les vendent aux éditeurs. Lope dénonce en particulier les méfaits de l’un d’entre eux, surnommé « Grande mémoire » (el Gran memoria) dont on sait qu’il s’appelait en réalité Remírez de Arellano ; en 1615, le texte de La dama boba (La Petite Niaise) avait été ainsi piraté par ce fameux memorilla, comme le narre Cristóbal Suárez de Figueroa dans sa Plaza Universal (Place Universelle, 1615) : « Celui-ci retient par cœur une pièce entière après l’avoir vue trois fois […]. Il a ainsi piraté La dama boba, El príncipe perfecto (Le Prince parfait) et La Arcadia ainsi que quelques autres ». Cette dédicace est construite autour d’un double thème. Lope en appelle d’abord à la protection du juriste Gregorio López Madera, membre du Conseil Suprême du roi et Protecteur des hôpitaux ; à ce titre, il devait administrer les théâtres populaires ou corrales, le produit des entrées de ces derniers étant reversé aux hôpitaux. Après le décès du Juge Protecteur don Diego López Salcedo vers 1620 (on ignore la date exacte), Gregorio López Madera lui succéda jusqu’en 1632, gérant les revenus des théâtres pour le compte de l’hôpital général. Le Phénix s’en remet à lui non seulement en sa qualité de Protecteur des hôpitaux mais aussi parce que ce magistrat était l’auteur d’ouvrages qui jouissaient d’une certaine notoriété. Le poète entendait sauver son crédit entaché par nombre d’éditions falsifiées ou défectueuses réalisées sans son consentement, ainsi que par la publication sous son nom de pièces apocryphes. Selon cette dédicace, il régnait un incroyable désordre dans la publication des œuvres dramatiques et certaines personnes malhonnêtes vivaient de leur piratage. C’est la raison pour laquelle Lope adresse cette dédicace à Gregorio López Madera, le priant instamment de mettre un terme au désordre. On ignore si cette demande porta ses fruits. Il semble que ce ne fut pas le cas. Le Phénix condamne sans appel le plagiat de ses pièces et nie que des personnes, même douées d’une mémoire exceptionnelle, puissent reproduire fidèlement le texte entier d’une œuvre dramatique. Il accuse les falsificateurs de porter préjudice aux dramaturges en dénaturant leurs pièces et en les privant du bénéfice de leur vente. Il n’hésite pas à les assimiler très directement à des voleurs. La seconde partie du texte est consacrée au thème de la mémoire, une faculté de l’âme essentielle que Lope vante en faisant montre, comme à d’autres nombreuses occasions, d’une érudition aussi vaste que touffue, citant des phrases sur la mémoire écrites par des auteurs faisant autorité, égrenant aussi des noms de personnalités qui s’illustrèrent autant par leur intelligence que par leur remarquable mémoire. Dans cette seconde partie, il condamne à nouveau les faussaires et nie que, comme ces hommes exceptionnels qu’il a cités, ces memoriones puissent apprendre une pièce entière par cœur, raison pour laquelle, selon lui, ils dénaturent les textes lorsqu’ils les réécrivent. Il finit sur la promesse d’offrir au magistrat des œuvres plus importantes et, afin qu’il ne soit point déçu par la pièce qu’il lui a dédiée, La Arcadia, il l’informe prudemment qu’elle met en scène des bergers de l’Arcadie, imitant ainsi l’écriture antique, mais en suivant toutefois les usages propres à l’Espagne. Elle s’éloigne donc grandement de la poésie bucolique de Théocrite.

Domaines

Littératures
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01584749 , version 1 (09-09-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01584749 , version 1

Citer

Hélène Tropé. Edition critique, traduction et commentaire de la dédicace à Gregorio López Madera de la comedia La Arcadia, in Trezena parte de las comedias de Lope de Vega Carpio. 2013, http://www.idt.paris-sorbonne.fr/notice.php?id=432. ⟨hal-01584749⟩
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