Hélène TROPÉ, «La critique de la cour d’Espagne par Bartolomé Leonardo de Argensola au tournant du XVIe siècle» - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2017

Hélène TROPÉ, «La critique de la cour d’Espagne par Bartolomé Leonardo de Argensola au tournant du XVIe siècle»

Résumé

Cette étude montre que Bartolomé Leonardo de Argensola brosse un tableau très noir de la cour de Philippe III. L’on peut déduire des longues années qu’il y passa que tout n’est pas imitation des classiques, de Juvénal, Perse ou Horace. Défilent dans ses vers une série de types ridicules ou répréhensibles, grotesquement accoutrés : vieux, jeunes, veuves, femmes adultères, nobles qui ne savent plus faire la guerre et se perdent dans l’oisiveté. La critique de la cour et d’une époque de déclin le conduit au-delà de l’éloge de campagne vers une philosophie austère où reviennent souvent les mots de désabusement, renoncement, détachement, solitude : « Avec la solitude pour toute compagnie ». Par ailleurs, on peut se demander quel rôle joua dans la rédaction de ces textes de mépris de cour et éloge de campagne le « bifrontisme » d’un Bartolomé-Janus, qui fut à la fois défenseur d’Antonio Pérez (ainsi que des libertés aragonaises) et fidèle aux rois. Un Bartolomé pris dans les filets de la cour, d’abord parce qu’il bénéficia de la protection des Villahermosa (il fut recteur pendant douze ans, puis chapelain de l’impératrice Marie d’Autriche). On remarque du reste l’absence presque totale de critique tournée contre le favori. Il y a de ce point de vue une raison qui semble de nature à expliquer pourquoi le Mémoire de Bartolomé fait retour vers l’histoire ancienne. En effet, une partie des écrits de Bartolomé que nous commentons furent rédigés après les événements d’Aragon de 1591-92, à un moment où censure et auto-censure dominent la production littéraire aragonaise et où, suivant le conseil qu’avait donné Juste Lipse à Lupercio de Argensola, le propre frère de Bartolomé, quant à ce qu’il fallait écrire: « ce qui est sûr, bien sûr, c'est-à-dire ancien ». Si cette auto-censure qui fait que l’on se tait sur les rapports entre Castille et Aragon n’est pas aussi évidente dans la poésie que dans les chroniques aragonaises, elle n’en est peut-être pas pour autant absente.
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Dates et versions

hal-01584737 , version 1 (09-09-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01584737 , version 1

Citer

Hélène Tropé. Hélène TROPÉ, «La critique de la cour d’Espagne par Bartolomé Leonardo de Argensola au tournant du XVIe siècle». 2017. ⟨hal-01584737⟩
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