La Révolution des oeillets vécue par le cinéma : anticiper, conquérir, s'organiser
Résumé
Les films d’intervention sociale et politique des années 1970 au Portugal restent souvent réduit à l’état de documents, d’archives, par extension d’objets datés donnant simplement un « air du temps » ou offrant au regard les images répétitives d’une Révolution passée et échouée. Pourtant, il est évident que se déploie une densité d’analyse et de perception incommensurable dans ce corpus de films. L’historien y trouve non seulement des images du passé, mais également des documents à questionner, en cela qu’archive et film se mêlent étrangement dans des films où la caméra devient un témoin et un acteur ; l’anthropologue peut y cerner les formes d’organisation, les cris et les gestes d’un peuple libéré, le politique doit pouvoir y voir comment accompagner le changement ou comment s’en méfier, l’esthète, lui, doit s’accommoder de tous les regards, et trouver dans les images les raisons de leur existence et de leur nécessité.