Mis memorias íntimas de Fernando Fernández de Córdova : décriminalisation d'une trajectoire politique et militaire
Résumé
En 1886, pour exaucer le vœu de son auteur Fernando Fernández de Córdova (1809-1883), Marquis de Mendigorría et Grand d'Espagne, est publié le 1er tome de Mis memorias íntimas, qui sera bientôt suivi de deux autres volumes. L'ouvrage, qui retrace presque un siècle de vie politique et militaire espagnole (de la toute fin du XVIIIe à 1868) est notamment destiné à rendre hommage au frère aîné du marquis, Luis Fernández de Córdova. Cet ancien chef des armées est mort en exil après être tombé en disgrâce ; en effet, la régente Marie-Christine lui reprocha d'avoir participé, en 1838, à une conspiration à Séville aux côtés du général Narváez. Le soin qui est mis à composer, diffuser et faire acquérir ces mémoires par des institutions officielles souligne l'importance accordée par son auteur à un ouvrage qui tente de laver la mémoire du frère idolâtré et, par-là même, de toute la lignée. S'il se met au service de la cause fraternelle, Fernando Fernández de Córdova se retrouve finalement au centre de la vaste entreprise de décriminalisation qui s'écrit au fil des quelque 1500 pages de ces mémoires.