R COMME RECIT DE VIE
Résumé
La transmission d’un récit de vie peut contribuer à créer des ressources subjectives tant chez celui qui l’énonce que chez celui à qui ce récit est adressé et transmis. Cette hypothèse, forgée à propos des récits d’émigration transmis par les parents à leurs enfants, est explicitée de la façon suivante : « la connaissance de l’histoire des parents constitue une véritable ressource pour les enfants et sa méconnaissance, conséquence de sa non-transmission, un facteur de déséquilibre» (Delcroix, 2001).
L'article montre en quoi la transmission ou l’élaboration d’un capital d’expérience biographique contribue à donner du pouvoir d’action aux étudiants (qu’ils soient en formation en langue ou en formation didactique). Ainsi, autoriser un jeune adulte en formation aux métiers de la transmission, à solliciter un récit d’émigration, qui pour une raison ou une autre, ne lui avait pas été transmis, peut lui permettre de répondre à un questionnement. C’est le cas de D. (issue de l’émigration malgache) qui relève le malaise ambigu des minorités, notamment celui des enfants d’immigrés et s’interroge : se peut-il que ce malaise soit le fruit (conscient ou inconscient) de la souffrance des parents ou des grands-parents qui eux, ont vécu la colonisation donc l’occupation française et la décolonisation ? Je veux chercher à comprendre une partie au moins, de l’origine de ce malaise, qui remonte loin dans l’histoire d’une famille. Comprendre les déficits dans les transmissions passées, y remédier pour tenter, à son tour, de transmettre la langue française, à travers un métier (celui d’enseignant) et se construire un avenir, est l’une des motivations les mieux repérées dans le travail retracé ici.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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