Enseigner une langue étrangère à un public non-grammatisé : pratiques grammaticales des enseignants de L.E. en Angleterre.
Résumé
En Angleterre, la question de la grammaire suscite de nombreux débats chez les chercheurs
anglophones (Klapper, 1997, Hudson & Walmsley, 2007). Depuis l’avènement de l’approche
communicative (largement prônée dans la première version du programme pour les langues
étrangères, en 1992), l’enseignement de la grammaire a quasiment disparu des cours de
langues étrangères (L.E.) dans les écoles publiques. Cependant, la mise en application des
principes communicatifs en classe de L.E. est perçue comme « simpliste » et « partielle »
(Block, 2002) et de nombreux chercheurs en linguistique appliquée plaident désormais pour le
retour de la grammaire en classe de L.E.. Le dernier Curriculum National en date (DfE, 2013)
revendique, au demeurant, un apprentissage des langues maternelle et étrangères fondé sur
une grammaire explicite.
Néanmoins, les collégiens anglais qui abordent l’apprentissage d’une première L.E. possèdent
des savoirs grammaticaux limités et une conscience métalinguistique peu développée. Dès
lors, les enseignants de L.E. adoptent des approches grammaticales variées et des discours
grammaticaux adaptés à leur public peu, voire non grammatisé.
À partir d’un corpus d’observations de classes de L.E. provenant d’écoles publiques du
second degré de Londres, nous avons tenté d’identifier des tendances communes dans les
pratiques et dans les discours des enseignants de L.E.