Reprises, refontes, texte
Résumé
Récemment redécouverte, la conviction ancienne (et médiévale) qu'un texte est fait aussi, voire tout entier tissu des textes et des souvenirs de lectures qui l'ont précédé, rapproche création « originale » et traduction littéraire. Depuis un demi siècle au moins, les poètes-traducteurs publient de la même façon et avec une égale dignité éditoriale leurs propres textes et les traductions qu'ils estiment les mieux abouties ou les plus révélatrices de leur propre exercice poétique. L'ensemble auctorial ainsi formé globalement, à tort ou à raison, obtient presque d'emblée « i segni della letterarietà intesa come istituzione e cultura » 1 , sans autre forme de procès. Inversement, le texte original nouveau est en quelque sorte dédouané, du même coup, par rapport à la fâcheuse curiosité des critiques toujours en quête de filiations et d'influences, si ce n'est de dérivations à la limite du plagiat. Mais, au delà des cas plus ou moins facilement repérables d'épigonisme, d'apprentissage, de parodie, d'intertextualité ou même d'hommage citationnel, comment cette vaste circulation dans les galaxies du langage (et de la culture) se recompose-t-elle en telle ou telle expression « seconde », à savoir hors des grands textes novateurs capables de (re)distribuer à tel point les cartes, qu’ils donnent du moins l’impression, eux, de fonder leur propre famille ?
Comment vivent leurs parents indirects ou collatéraux ?
Domaines
Littératures
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)