Le rôle des outils dans la recherche en didactique du FLS
Résumé
La didactique du Français langue étrangère et seconde a acquis une assise scientifique observable aussi bien dans les institutions (postes à l’université), les colloques et publications que dans les besoins de formation (master et doctorat). Pour autant, cette discipline peut difficilement revendiquer une autonomie dans la mesure où elle s’inscrit de plain pied dans les sciences du langage, a des liens forts avec les sciences sociales (sociologie et anthropologie culturelle) et entretient souvent une relation de démarcation/concurrence avec les sciences de l’éducation. C’est donc en termes de « spécificité » de la discipline qu’il faut travailler pour continuer à identifier ses contours toujours plastiques. Cependant, la multiplication des dénominations observables aussi bien dans les discours scientifiques que dans les discours institutionnels (FLSco, FOU, FLI) indique que l’identification de marchés au sens de Bourdieu, rend difficile la stabilisation épistémologique de la didactique des langues et du français langue non maternelle.
La disciplinarisation de la didactique du FLES est donc en chantier : le mouvement de transposition/application de concepts et méthodologies d’analyse provenant d’autres disciplines est souvent associé à une démarche jugée plus contemporaine d’implication où les problématiques issues des différents terrains donnent lieu à des conceptualisations propres. Le bricolage intellectuel tel qu’il a été exploré par C. Lévi-Strauss (1962) caractérise largement cette dynamique.
Nous observons que les outils disponibles (grilles d’observations, d’entretiens, carnets de bord, etc.) ne permettent pas de manière cohérente d’articuler des positions aussi variées pour le chercheur que des positions interne/externe ; micro/macro ; diachronique/synchronique, etc.