Teoria e prassi dell’encomio nel Tasso lirico
Résumé
Cette article étudie la manière dont la pratique de l’éloge, inévitable pour un poète courtisan comme le Tasse, est construite au fil des ans par l’auteur comme une modalité spécifique de la poésie et même, à la fin de sa vie, comme un genre poétique à part entière. Pour ce faire, j’ai étudié trois étapes de la longue activité poétique du Tasse : le petit recueil figurant dans les Rime degli accademici Eterei (1567) ; un choix de textes datant du moment le plus aigu du conflit qui oppose le poète au duc d’Este (le Quaderno per le principesse di Ferrara, 1578-1580) et l’édition définitive mais incomplète des Rime (Prima parte, 1591, et Seconda parte, 1593). Me concentrant sur le deuxième et le troisième de ces recueils, j’ai analysé en particulier la manière dont le Tasse y utilise des sources classiques pour façonner son image d’auteur. Dans le Quaderno, imitant les poèmes de l’exil d’Ovide, l’auteur cherche dans la mythologie classique des doubles de sa personne et des exemples de son sort. Cette stratégie aboutit cependant chez le Tasse à des résultats plus audacieux, le déguisement mythologique lui permettant d’exprimer les ambiguïtés de sa condition et les ambivalences de son rapport au pouvoir princier. Dans le troisième recueil, et surtout dans les commentaires qui l’accompagnent, les allusions fréquentes à des auteurs classiques (Pindare, Bacchylide, Isocrate, Anacréon, Horace, Virgile, Claudien) permettent en revanche au Tasse de se construire une généalogie prestigieuse de poètes et d’orateurs grecs et latins afin de conférer à sa poésie une forme d’impossible autonomie.
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