Une lecture académique d’Alessandro Piccolomini : la poésie féminine à l’honneur
Résumé
Devant l’Académie des Infiammati, Piccolomini choisit de commenter en 1541 un sonnet écrit par une dame siennoise, Laudomia Forteguerri, qui avait eu l’occasion de connaître quelques années plus tôt Marguerite d’Autriche, fille de Charles Quint, et qui la célèbre dans ses vers. Tout en respectant le rituel de la ‘lecture’ savante et en louant les dons de la poétesse pour la philosophie et pour l’astronomie, Piccolomini innove sur bien des points. Il rend un hommage public à la poésie féminine, nouvelle donnée du monde littéraire, en lui accordant l’attention habituellement réservée aux classiques, anciens ou contemporains. Sa leçon s’efforce aussi d’enrichir les connaissances de son auditoire par de nombreuses digressions, rhétoriques, morales, philosophiques, et surtout scientifiques. La mise en valeur de la poésie d’une dame et l’ampleur des exposés procèdent d’une même démarche: prouver que la culture, poétique ou scientifique, n’est pas réservée à une élite masculine et latinisante. L’auteur de La Sfera se place ainsi dans une perspective moderniste qui œuvre pour une large diffusion des différents savoirs.