La tentative de construction d’une contre-réalité des violences sexuelles en France : l’échec discursif du mouvement #MeToo ? - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Accéder directement au contenu
Mémoire D'étudiant Année : 2022

La tentative de construction d’une contre-réalité des violences sexuelles en France : l’échec discursif du mouvement #MeToo ?

Résumé

For five years, the #MeToo movement has been presented as effective : #MeToo discourses, sexual violence testimonies posted on Twitter in particular, are said to have engendered « liberation of speech » for women and systemic socio-political and cultural changes about sexual violence in France, notably by constructing a sexual violence counter-reality, contrasting rape culture. By analyzing those discourses (testimonial discourses, feminist critical threads and press), via discourse analysis and Gender & Language Studies methodologies, this present research wishes to challenge this perspective. Those discourses’ anticipated performativity is only partial and resides mostly in the sexual violence qualification process by victims themselves, and by the implementation of a definition conflict aiming to redefine rape, victims and rapists. But this so-called performative discourse seems hobbled by its fragmentation as well as its specification, embedded by the launch of twenty other hashtags in France, and by the use of #MeToo as a brand, synonym of « liberation of speech ». All in all, the construction of counter-realities of sexual violence in France, the main performative aim of #MeToo, appears as a discursive failure, that is a discourse presented by all as active but which isn’t effective.
Le mouvement #MeToo est présenté depuis cinq ans comme agissant : les discours de #MeToo, notamment les témoignages de violences sexuelles sur Twitter, auraient engendré une « libération de la parole » des femmes et des changements systémiques sur le traitement socio-politico-culturel des violences sexuelles en France, notamment par la construction d’une contre-réalité des violences sexuelles, en contraste avec la culture du viol. En analysant ces discours numériques (témoignages, critiques féministes et discours de presse), par le biais de l’analyse du discours et des Gender & Language Studies, cette recherche propose de remettre ce constat en perspective. La performativité escomptée de ces discours n’est que partielle et réside entre autres dans la qualification des violences sexuelles par les témoignantes elles-mêmes, et la mise en œuvre d’un conflit de définition visant à redéfinir le viol, la victime et le violeur. Mais le discours soi-disant agissant qu’est #MeToo semble entravé par une fragmentation et une spécification de celui-ci, incarnées par le lancement de plus de vingt hashtags différents, mais aussi par l’utilisation de #MeToo comme marque, synonyme de « libération de la parole ». En outre, la construction d’une contre réalité des violences sexuelles en France, visée performative première de #MeToo, apparaît comme un échec discursif, c’est-à-dire un discours présenté par tous comme agissant mais qui n’agit pas.
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dumas-03714015 , version 1 (05-07-2022)

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Identifiants

  • HAL Id : dumas-03714015 , version 1

Citer

Noémie Trovato. La tentative de construction d’une contre-réalité des violences sexuelles en France : l’échec discursif du mouvement #MeToo ?. Linguistique. 2022. ⟨dumas-03714015⟩
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