Dislocations of the Walking Body : James Joyce's Ulysses and Virginia Woolf's Mrs Dalloway
Dislocations et déplacements du corps dans l'Ulysse de James Joyce et le Mrs Dalloway de Virginia Woolf
Résumé
This thesis compares representations of the body in James Joyce’s Ulysses and Virgnia Woolf’s Mrs Dalloway. It takes the walking body in the city as a starting point for considering the many dislocations of the body, positing that both authors’ depictions of wandering in the city allow them to test the conceptual boundaries of place, individual identity, as well as the limits between flesh, text and image. The thesis asks how Joyce’s and Woolf’s city novels portray the body through dislocations, which express all at once the displacements, transitionings and disfigurations of the body and convey a tension between embodiment and disembodiment in ways specific to each author. It argues that both works examine the overlap between the phenomenological body of embodied consciousness as the site of perceptive experience, and figures of the body which articulate the image of the body, its object dimension, and its reconfigurations into writing. It suggests that the triangulation of phenomenological conceptions of the body, figures of the body and textual poetics allow for fruitful comparisons of these canonical authors beyond the pale of modernism. Drawing upon the intersecting fields of thing theory, phenomenological conceptions of narrative, embodiment and space, as well as cultural and aesthetic theories delimiting the imaging of the body in the work of art it aims to reevaluate the connections between Ulysses and Mrs Dalloway by distinguishing between images of the bodyand the portrayal of the sensible in relation to space and narrative, while taking into account how these distinct dimensions interact within the works.
Cette thèse compare les représentations du corps dans l’Ulysse de James Joyce et le Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Elle prend la figure du promeneur urbain comme point de départ pour envisager le corps dans ses déplacements au sens large: les déplacements dans la ville remettent en question un certain nombre de délimitations. Elles élaborent en parallèle un dépassement des limites constitutives du lieu, de l’identité individuelle, ainsi que de la frontière entre chair, texte et image. Comprise à la fois comme un déplacement, une délocalisation, ou une défiguration, la dislocation du corps est envisagée dans ces deux oeuvres comme une béance entre le corps phénoménologique de la conscience incarnée, perçu comme le site d’une expérience sensorielle, et la figure du corps, image tantôt réifiée, tantôt disloquée par l’écriture. Cette étude prend en compte une tension entre incarnation et désincarnation qui se retrouve dans les deux oeuvres, tout en faisant leur différence. Elle se propose ainsi d’ouvrir de nouvelles pistes pour comparer ces deux géants littéraires, notamment en ce qui concerne la mise en rapport du corps phénoménologique au texte et à l’image. Située au croisement des théories de la « chose », du nouveau matérialisme, d’approches phénoménologiques de la corporalité et de l’espace, ainsi que de théories esthétiques et culturelles délimitant l’image du corps dans l’œuvre d’art, cette thèse réévalue les résonances entre ces œuvres majeures en distinguant entre les images du corps et la représentation du sensible dans sa relation à l’espace de la ville et à l’espace diégétique pour éclairer la manière dont ces deux dimensions de la corporalité interagissent.
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